Marcel Chevalier, le dernier bourreau
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Nous sommes le 8 octobre 2008 à Vendôme, dans le Loir-et-Cher. Marcel Chevalier, 87 ans, vient de décéder à la clinique Saint-Coeur. Le dernier bourreau n'est plus. Ou "exécuteur des hautes oeuvres" comme il aimait être appelé.
Sa carrière commence en 1958. Il devient l'un des cinq "exécuteurs adjoints" du bourreau et l'assiste dans 43 exécutions avant de lui succéder en 1976.
L'année suivante, Marcel Chevalier guillotine Jérôme Carrein et Hamida Djandoubi avant d'être mis au placard par la grâce présidentielle et les magistrats notoirement hostiles au couperet de la cour de cassation. L'abolition de la peine de mort en 1981 sonne le glas de sa fonction.
Remercié par le ministère de la justice, une compensation de 30 000 francs lui est octroyé, malgré les pressions de Robert Badinter, farouchement opposé à toute forme de dédommagement.
Marcel Chevalier perd ainsi ses gages de bourreau, environ 3300 francs mensuels, grossièrement aujourd'hui l'équivalent d'un SMIC venant compléter ses revenus, exerçant parallèlement le métier d'imprimeur typographe. Il était d'ailleurs meilleur ouvrier de France.
Toujours vivant longtemps après l'abolition, Marcel Chevalier était un octogénaire parmi d'autres dont peu de gens connaissaient la fonction passée, un vestige d'un autre temps dont la mort a tourné la page.
Version vidéo
Nota bene
Petite entorse à la règle avec ce récit ne portant pas sur le XIXe siècle en raison de la symbolique. Et aussi car cet événement s'est déroulé à 500 mètres d'ici...
Sources de l'article
- Abolition de la peine de mort: qu'est devenu le dernier bourreau de France ? (RTL)
- Abolition de la peine de mort: elle a mis le dernier bourreau de France à la retraite (actu.fr)
- Peine de mort en France (Wikipédia)
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Publié par Jean-Charles Pouzet sur Caedes le 30-01-2025