Un plat du jour à l'arsenic à Vendôme, 1853
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Nous sommes le 15 mai 1853 à Vendôme, ville du Loir-et-Cher. Un homme s'attable en milieu de journée dans une buvette rue Saint-Bié, actuelle rue du Change, et se commande une chopine. Au bout d'un moment, il se rend discrètement en cuisine où la serveuse le surprend près de la cheminée, profitant apparemment du feu pour allumer sa pipe ; mais un détail saute aux yeux de la serveuse: des résidus blanchâtres sur les bords du chaudron où mijote le plat du jour. L'homme la rassure, il s'agit de cendres, puis retourne en salle, boit rapidement une autre chopine, et s'en va.
Le service étant alors terminé, le patron et sa serveuse déjeunent... et sont pris de vomissements terribles. Prévenu, le médecin se rend sur place et livre un diagnostic formel: empoisonnement à l'arsenic.
L'empoisonneur est finalement retrouvé. Il agissait pour le compte du beau-frère du tenancier voulant le tuer pour une histoire d'héritage avec de l'arsenic fourni par un troisième individu. Détail glaçant, l'empoisonneur ne s'est pas présenté en fin de service pour éviter une hécatombe, il était retenu ailleurs. À peu de chose près, Vendôme devenait célèbre pour un empoisonnement collectif.
Le patron et sa serveuse s'en remettront de justesse. Et les trois hommes seront condamnés aux travaux forcés.
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Source de l'article
- Les grandes affaires criminelles du Loir-et-Cher (Pascal Nourrisson): Arsenic et pot-au-feu
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Publié par Jean-Charles Pouzet sur Caedes le 18-03-2025