Narcisse Amglo Pelletier - Marin & Aborigène

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Nous sommes en 1858 à bord du Saint-Paul, navire français voguant vers l'Australie où il n'accostera jamais. Le navire percute un récif dans la mer des Salomon et commence à chavirer. Marins et passagers se réfugient alors sur un îlot, en se sachant épiés depuis une autre rive par des cannibales.

Il est urgent de redresser le Saint-Paul et déguerpir, mais leurs efforts n'empêchent pas le navire de couler.

Heureusement la chaloupe et les deux canots du Saint-Paul sont intacts, les marins partent donc seuls chercher de l'aide auprès des anglais, ne pouvant emmener avec eux plus de 300 passagers. En leur absence, ils devront tenir bon sur l'îlot, armés de fusils pour repousser les cannibales.

Au bout de 12 jours, les marins atteignent le nord-est de l'Australie où ils ne trouvent aucun anglais. Ils repartent dépités, en laissant pour mort un jeune mousse blessé de 14 ans, Narcisse Pelletier.

Recueilli par des aborigènes, Narcisse Pelletier se remet et finit par être adopté, devenant alors Amglo, un aborigène parmi d'autres: nu, scarifié, un cylindre dans une oreille… oubliant même sa langue maternelle.

Découvert 17 ans plus tard lors d'une expédition, Amglo est rapatrié. Il réapprend alors le français et redevient Narcisse Pelletier. Surnommé le "Sauvage blanc", il s'installe à Saint-Nazaire où il s'intègre finalement bien, ayant un travail, des amis et même une épouse.

Le témoignage exhaustif de sa vie d'aborigène est publié en 1876 par Constant Merland: "Dix-sept ans chez les Sauvages", ouvrage d'anthropologie au contenu largement inédit, faisant découvrir au monde dit "civilisé" celui alors très méconnu des aborigènes.

Narcisse Pelletier décède à 50 ans le 28 septembre 1894. Enterré au cimetière de la Briandais à Saint-Nazaire, sa stèle affiche "Narcisse Amglo PELLETIER - Marin & Aborigène".

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_{Publié par Jean-Charles Pouzet sur Caedes le 09-10-2025}